Le Zen Shiatsu

(Shi = Doigt, Atsu = Pression)

Shizuto MasunagaLe Zen Shiatsu (ou Iokai Shiatsu) a été conçu par Shizuto Masunaga (1925-1981).
Originaire d’une famille de praticiens de shiatsu, Masunaga étudia d’abord la psychologie, puis décida de se former ensuite au Shiatsu. Masunaga devint professeur de psychologie à l’Université de Tokyo et, parallèlement, il enseignait la psychologie à la Japan Shiatsu School. A la fin des années 1970, un de ses étudiants, Wataru Ohashi, amena Masunaga aux Etats-Unis, où il enseigna à New York et San Francisco.
Masunaga écrivit ensuite deux livres sur son travail de recherche sur le Zen-shiatsu et ses applications pratiques, en particulier “Zen Shiatsu: How to Harmonize Yin and Yang for Better Health” (écrit avec l’aide de Ohashi), et « Meridian Exercises », qui décrit des exercices proches du yoga à faire soi-même pour garder son équilibre interne et la bonne circulation du Ki. L’enseignement de maîtres tels que Shizuto Masunaga a énormément influencé le style de shiatsu pratiqué en Occident.

Le Zen est une des branches du Bouddhisme. Le Zen est centré sur la discipline de l’esprit par la méditation. L’objectif fondamental du Zen est d’atteindre l’éveil total par la connaissance de notre nature profonde. Ses principes et approches sont applicables à de nombreux comportements humains. La culture japonaise a été très influencée par le Zen : tir à l’arc, aikido, judo et d’autres arts martiaux, jardinage, architecture, cérémonie du thé, calligraphie, et l’haiku (poésie japonaise).

Dans le cas du Zen Shiatsu, le Zen est appliqué à une technique corporelle de soin. Dans les différentes formes de shiatsu, on retrouve couramment des enchaînements traditionnels : les katas. Ce sont des successions de pressions, d’étirements et de mobilisations exercées sur le patient. Masunaga, tout en intégrant ces mouvements de base, introduit une innovation: le traitement doit être pratiqué à l’écoute du patient et de ses maux; les mouvements du praticien sont dictés davantage par son intuition et par un diagnostic spécifique à l’individu plutôt que par une série de mouvements systématiques. Son efficacité repose en grande partie sur l’état du praticien : l’état de méditation dans lequel celui-ci se place, le travail sur sa propre respiration et sur le placement de son corps (en particulier son centre de gravité), libère l’esprit du praticien, et renforce sa sensibilité, son intuition, et par conséquent sa capacité à comprendre le patient de l’intérieur, et à détecter les réponses de son corps au toucher. Cette lecture lui permet de choisir les étapes du traitement, au fur et à mesure de son déroulement.

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Concepts de base

Voir : Shiatsu traditionnel

Le Zen Shiatsu se concentre sur:

  • Les déséquilibres du Yin et du Yang
  • Les déséquilibres entre organes internes
  • Les blocages de la circulation du Ki à travers les méridiens

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Particularités du Zen Shiatsu

La spécificité du Zen Shiatsu par rapport aux techniques traditionnelles de médecine chinoise telles l’acupuncture ou d’autres styles de shiatsu repose sur les caractéristiques suivantes :

  • L’évaluation est principalement réalisée par palpation abdominale. L’évaluation abdominale (au Japon : diagnostic du Hara), est une technique chinoise ancienne, largement abandonnée en Chine, mais qui a gardé sa place dans le Kampo (la pratique japonaise de la médecine chinoise) à partir du début du 18ème siècle. L’évaluation abdominale est utilisée au Japon dans la phytothérapie, l’acupuncture, et le Zen Shiatsu. Cette évaluation a pour but de déterminer pour chaque méridien s’il est relativement vide (au Japon: kyo, en Chine : xu) ou relativement trop plein (au Japon : jitsu; en Chine: shi). A la fin du traitement, le diagnostic abdominal est à nouveau réalisé, afin d’évaluer les changements (améliorations).
  • La pression est appliquée par intervalles le long des méridiens, et non point par point. Par ailleurs, Masunaga utilise les 12 méridiens classiques du système chinois (chacun affilié à un organe), mais enrichis d’extensions passant par la zone de diagnostic associée de l’abdomen.
  • Le contact avec les points est bref, perpendiculaire à la surface de la peau, suivant un rythme soutenu de pressions le long du méridien. La pression est néanmoins ferme, et générée par le mouvement du corps du praticien. Il s’agit plus de pénétration que de pression.
  • Pour combiner la pression juste et le traçage du méridien, le praticien peut être amené à se déplacer souvent autour du patient, et même à bouger ce dernier (par exemple lever sa tête, déplacer son bras). Afin d’atteindre certains points, d’étirer un méridien, ou d’utiliser la gravité ou un effet de levier pour appliquer la pression juste, le praticien est également amené à tourner ou plier des parties du corps du patient (bras, jambe, torse). Le Zen Shiatsu n’est pas concentré sur un endroit spécifique du corps, même si le dysfonctionnement y est localisé ; le corps dans son entier est impliqué. L’objectif est de traiter un méridien dans son entier, puisque l’idée est que les déséquilibres sont engendrés par la mauvaise circulation du Ki dans les méridiens.
  • Le praticien maintient quasi en permanence ses deux mains sur le corps du patient, et porte son attention sur les deux. Une main est immobile : elle tient le corps en position, et lit la réponse énergétique engendrée par ce que fait la deuxième main. L’autre main est active, et presse les points des méridiens.
  • Le praticien travaille dans un état méditatif (esprit libre et clair, corps détendu), en se concentrant sur les réactions du patient, afin d’orienter en conséquence l’enchaînement de pressions et de gestes. Il ne se focalise pas sur une sélection théorique de points. Cet état lui permet en outre de dégager une atmosphère de confort et de bienveillance. Pour atteindre cet état de conscience élevée et d’intention claire, le praticien pratique la méditation régulièrement.

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En pratique

Voir : Shiatsu traditionnel


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