Différence et inclusion

neuro-diversité, autisme asperger

En ce mois d’avril, mois mondial de l’Autisme, je veux parler de neuro-diversité et plus généralement d’acceptation de la différence.

Je suis autiste Asperger et je sais combien la différence est pathologisée et incomprise dans notre société. Si vous êtes sujet.e à la dépression, au burn-out, posez-vous ces questions: êtes-vous différent.e? Si oui, évoluez-vous dans le bon milieu professionnel, personnel? Trop de décalage et de rejet fatigue le psychisme et conduit au mal-être voire à la dépression. Aucun remède pour ces symptômes ne sera efficace à long terme si vous n’agissez pas en fonction de la cause de ce décalage.

Pendant longtemps on a contrarié les gauchers, criminalisé l’homosexualité, stigmatisé les roux. La différence est de prime abord considérée comme un dysfonctionnement, une perversion, une maladie. Un « Trouble ». Un « Syndrôme ». Dans le monde entier on maltraite encore les autistes. L’autisme est une différence neuro-sensorielle, ce n’est pas une maladie. C’est un OS différent, comme la différence entre iOS et Windows. L’hyper-sensibilité et la cognitivité atypique des autistes conduisent à beaucoup de stress dans la vie quotidienne emplie de bruits, odeurs, promiscuité, codes sociaux, chaos. Le subir, s’adapter, demande une énergie colossale. Le burn-out est fréquent.

En 25 ans j’ai vécu 11 dépressions et 1 burn-out. J’ai essayé toutes les thérapies contre la dépression, fait des changements de vie radicaux. Cela m’a beaucoup aidée, et je partage ces expériences dans ce site.

Mais le vrai changement s’est produit depuis que je sais que je suis autiste Asperger. Je comprends mon fonctionnement, mes talents, mes limites, je les accepte, je les célèbre et je fais tous mes choix en fonction de ce paramètre essentiel, pour me préserver et pouvoir m’épanouir au maximum. L’autisme est mon ADN, mon identité, les autistes sont ma tribu. Je le dis, j’explique comme un mode d’emploi, et je suis comprise. Je suis plus heureuse, beaucoup plus sereine.

Si je partage cette confidence ici c’est parce que je pense que c’est une piste utile pour tous: en cas de mal-être, de dépressions à répétition, explorez la piste de la différence, quelle que soit sa nature. Vouloir faire entrer un bâton carré dans un trou rond à coups de marteau abîme le bâton. Si vous êtes différent.e acceptez-le, dites-le, et trouvez votre tribu. Le bonheur qui en découle est immense.


Pour en savoir plus sur l’autisme, la neurodiversité et ce qui se passe à l’intérieur de nous, je vous invite à lire mon interview surTalentéo.fr !

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About Anne

Praticienne Certifiée d'Acupression, Maître de Reiki, Auteure | annecosse.com

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4 Comments on “Différence et inclusion”

  1. Bonjour ayant une fille autiste de 7 ans , j’ai accueilli le diagnostic comme si on m’avait dit qu’elle avait une bronchite, indifférente au possible , trois ans après j’ai élevé ma fille ,aimé, multipliait les invitations pour avoir une vie sociale, je l’ai inscrite au sport, éveil musical ( toujours à sa demande) elle me donne une leçon de vie, ayant des dons médiumniques et un peu de magnétisme je ne suis pas étonnée de ce qu’il m’arrive, j’ai juste un objectif aidé ma fille du mieux que je peux, nous avons été voir une magnétiseuse qui m’a beaucoup aidé, elle m’a dit de regarder côté thyroïde ou digestif , hasard après son intervention d’une hernie j’ai potassé le régime sans gluten et lait , je suis suivie , et là quel changement, regard visuel retrouvé, arrêt des coups, calins etc de rien nous sommes passé à très bien à l’école, ma fille je l’accepte comme elle est, elle est perspicace, intelligente, elle ne va pas vers les gens malades etc je fais de la kinesiologie et un autre médium ont la même déduction, elle se serait mis dans sa bulle à cause de viols dans ma famille, on travaille dessus et là encore cet été , elle se met à parler à des étrangers, accepte de se faire laver les cheveux et couper les ongles sans crier ( comme si elle s’autoriser d’étre une fille) e médium m’a dit qu’il y avait un chemin de guérison, grâce à son papa , qu’elle travaillera et une vie de famille, donc comme quoi rien n’est figé dans la vie, j’ai toujours eu confiance dans ma vie et je ne me suis jamais laissé abattre, il faut y croire et on y arrive, bien à vous.

    1. Bonjour Claude, plus un.e autiste est compris et accepté moins il/elle est agressé.e dans son quotidien et souffre et réagit à cette souffrance. Les adultes peuvent se réguler, les enfants ne savent pas ce que leur arrive et réagissent à l’agression par tout ce que vous avez décrit.
      En revanche, les empreintes de traumatismes passés dans sa ligne d’ascendants sont un autre sujet. L’autisme ne se guérit pas car ce n’est pas une maladie. Les traumas peuvent se guérir, mais votre fille est et sera autiste toute sa vie. Comme elle est droitière ou gauchère.
      Je voudrais dire aux parents qui lisent ceci: plus vous tentez de formater votre enfant autiste (ex: ABA) plus vous le/la faites souffrir et plus vous déclenchez de crises et de rebuffades. Et plus vous créez votre propre enfer quotidien. Apprenez le fonctionnement autiste, apprenez notre langue, faites la moitié du chemin vers nous, et tout ira mieux.

  2. Bonjour, merci beaucoup pour votre message sur l’autisme qui décrit avec subtilité cette particularité qui est si difficile à faire comprendre … notamment l’impact de la sensorialité sur l’adaptation au monde environnement , cet impact étant source d’épuisement et conduit au burn out , dépression .Par ailleurs , la richesse mal connue d’une personne autiste est son authenticité , une véritable performance quant à la capacité à savoir immédiatement dans quel état se trouve l’autre .C’est pourquoi je peux affirmer ( à contrario de ce que l’on peut en dire ) qu’une personne autiste a la possibilité de ressentir de l’empathie . Le ressenti se situe au niveau du plexus solaire et cardiaque . Pour autant , cette facilité a besoin d’être parfois soulagée et nécessite un accompagnement car , je trouve que , lorsque le ressenti est trop fort c’est comme si la personne autiste était transpercée par l’émotion . Dans ce cadre un massage à base d’huile essentielle ( la camomille noble ) sur le plexus solaire est particulièrement aidant . Pourriez-vous m’indiquer votre avis sur l’ensemble de mes propos ? Bravo pour votre site très riche et pertinent.

    1. Merci Emmanuelle pour cet apport passionnant! En tant qu’autiste, et de plus en contact permanent avec des autistes du monde entier car je milite pour la reconnaissance de la neuro-diversité, je peux témoigner qu’en effet la sensation est d’être transpercé.e, ou submergé.e par les émotions. Les autistes ne sont pas dépourvus d’empathie, au contraire ils en ont trop. Nous n’avons pas de filtres pour ce qui nous arrive et ce que nous projetons. Aussi la stimulation neuro-sensorielle qui vient de l’extérieur est très intense, et régulièrement conduit à un shut-down du circuit par mesure de protection. C’est le cerveau qui le fait tout seul, nous sommes tous équipés de ce système de protection. D’où l’impression de vide ou indifférence que nous donnons parfois (dissociation). Alors qu’en fait c’est le contraire qui est en train de se produire 🙂
      Je vais essayer votre conseil de massage du plexus solaire. Les gestes répétitifs sont également un excellent moyen de nous réguler (d’où le balancement des enfants). En revanche je n’utiliserai pas d’HE car j’y suis trop sensible.
      Puis-je vous demander dans quel contexte vous êtes en contact avec des autistes?

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